… ou comment j’ai été arrêtée par la sécurité du Conseil Général. J’ai aussi sauté d’un pont.

Laisse-moi t’expliquer. A midi, j’avais rendez-vous avec une copine au Conseil Général. Je prends la voiture, sauf que sur la route, ya des méga travaux, du genre « tu vois 3 fois le feu passer au rouge sans avancer d’un poil de cul ». Stress intense, j’arrive sur le parking à 12h10. Entre le CG et moi, il y a de l’eau. Mais c’est pas grave, ya aussi un pont. Je veux le prendre. Ah ben non, il est fermé.

J’ai donc deux choix : prendre le pont de gauche, celui que je prends tout le temps, ou celui de droite, que je n’ai jamais pris, mais qui m’a l’air plus proche de 25 cm. Comme je suis à la bourre, je choisis le deuxième, évidemment. Là tu peux m’imaginer, en sueur, sur le pont. Maintenant imagine-moi m’arrêter au milieu du pont : le Conseil Général est là, mais comment je descends ? Ah on dirait que ya une petite porte là, mais c’est fermé. Là, un être normal se dit « il faut sauter du pont pour arriver sur la terrasse avec les portes, c’est un piège ». Moi, non. Donc, Prison Break power, j’escalade la rambarde, et je SAUTE DU PONT. Normal (t’en fais pas, c’était juste à 2m de haut).

Triomphante, je m’avance vers les portes, avec ma copine de l’autre côté, genre « eh t’as vu comment je suis trop forte ». Elles sont fermées. T’as les clés ? Ah non. Bon ben attends, je vais te  rejoindre de l’autre côté du bâtiment finalement.

Et là, énorme prise de conscience : autour de moi, ya des grilles partout. Le quai n’est pas accessible. Aucune sortie. Maintenant je comprends pourquoi yavait pas d’accès à cette terrasse. Ah, un bout de mur sans grille qui va au quai ! Bon ben c’est pas grave, je vais sauter celui-là aussi, hein, on est plus à ça près.

« MADEMOISELLE ! »

Qu’ouis-je ? Un charmant Monsieur, venu me libérer. Je m’avance vers lui, prête à lui lécher ses semelles crottées s’il le faut, puisqu’il a LES CLÉS DE LA PORTE.

- Mais qu’est-ce que vous faites là ?

- Bonjour, excusez-moi, je cherchais à entrer, mais je ne trouvais pas l’accès, alors j’ai sauté du pont.

- Mais, pourquoi vous n’êtes pas passée de l’autre côté ?!

- Parce que ce pont était plus près.

- Et vous sautez d’un pont, vous, pour entrer quelque part ?!!! (énervé le gars) C’est pas une entrée ici !

- Ben oui, mais j’ai vu des portes alors…

- Oui mais ya pas marqué Entrée dessus ! (ah c’était donc ça le truc, t’as le droit de mettre des portes, mais pas pour les ouvrir en fait, ils sont MALINS au Conseil Général) Vous ne pouvez pas entrer par là ! Non mais vous vous rendez compte ?

***** Interlude : Le CG est un établissement public, tu rentres dedans comme dans un moulin, par contre, si tu prends la mauvaise entrée et que tu te retrouves coincé, là, malgré ton air de jeune fille perdue, on pense que t’es un Taliban venu poser une bombe, semblerait-il.*****

- Oui, encore une fois, je suis vraiment désolée, mais je ne trouvais pas l’accès. Maintenant je comprends pourquoi il n’y a pas d’entrée vers ici, c’est parce qu’il n’y a pas de sortie ! (attention, tentative d’humour pour dérider le gars)

- Bon ben qu’est-ce qu’on fait maintenant, on appelle les flics ?! Vous étiez venu voir qui ?

- Madame Copine.

- Elle travaille dans quelle service ?

- Je sais pas, mais regardez, elle est là, juste de l’autre côté de la grille !

- Bon, venez avec moi.

Il ouvre la porte, j’entre enfin dans le Conseil Général, je lui cire les pompes, genre « olala, merci beaucoup », je commence à aller vers la sortie, LA VRAIE, et là :

- Non mais vous croyez quand même pas que ça va s’arrêter là ?!!! (putain, il va quand même pas appeler les flics pour de VRAI)

Il m’escorte jusqu’à la sortie, en me passant un bon savon (oui c’est bon, j’ai compris maintenant qu’il faut pas sauter des ponts, mais faudra quand même m’expliquer pourquoi on met des PORTES et une TERRASSE si c’est ni une entrée ni une sortie), puis passe un savon à Madame Copine. Il est 12h40. C’était bien la peine de vouloir gagner du temps.

Ah et tu sais pas le pire ? De l’autre côté du pont, 5 mètres plus loin que là où j’ai sauté, donc, il y avait un escalier qui rejoignait la berge.

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