Archive de » août, 2009 «

août
07

Bonjour.

Réveil agréable ce matin : coup de fil de ma banque. Mais elle n’est pas en cause, au contraire, elle a assuré. J’ai eu 5 jours de retard pour le paiement de mon loyer (le virement automatique n’est pas passé), dans l’heure qui suivait le coup de fil de mon proprio, je l’ai viré. Mais il a jugé bon de téléphoner à ma banque pour demander si c’était elle en cause ou si c’était parce que je sais pas gérer mon argent. Il en a aussi profité pour demander la solvabilité de mes cautionnaires. Il s’est gentiment fait envoyer chier.

Je sens que le jour où je vais lui demander un papier stipulant que j’ai payé mes loyers correctement, il va me dire « ah nononon, en août 2009, vous aviez 5 jours de retard »…

Ensuite, petit boulot, des heures de ménage (en dehors de l’hôpital) chez une connaissance (qui me paye). J’arrive, c’est le bordel le plus total. Je signale que je n’aurai pas trop le temps de tout ranger à fond aujourd’hui, parce que j’ai des milliards de choses à faire. « Ah mais t’as jamais le temps, c’est embêtant ça ». Est-il besoin de préciser que je bosse à plein temps, et que, durant l’année scolaire passée, je rajoutais ça aux heures de cours, heures d’autre petit boulot (15h/semaine), heures de travail à la maison ? Et que demain je suis témoin d’un mariage et que donc j’ai des tonnes de courses à faire pour le mariage alors que je bosse jusqu’à 20h30 à l’hôpital ? Alors NON, j’ai pas le temps.

En sortant, je vais acheter les choses pour le mariage sus-cité. Je passe m’acheter des boucles d’oreilles, où, après 5 minutes d’attente (il n’y avait personne dans le magasin), j’ai du moi-même aller chercher la vendeuse pour qu’elle m’encaisse.

Je reviens à ma voiture, une camionnette était garée derrière moi, je ne pouvais plus sortir de ma place de parking.

Sois un roseau, Princesse Lily, sois un roseau.

(et encule-les tous à sec avec du verre pilé)

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août
06

Bienvenue dans ce troisième épisode de la sage de l’été ! Comme il faut bien couvrir ses fesses, voici la partie jupe. Il n’y a pas d’épisode pantalon prévu dans cette saga. Pourquoi ? De 1, parce que je dois essayer 12000 jeans avant d’en trouver un qui ne montre pas la raie du culcul, donc par correspondance, on oublie, de 2, parce que quand tu grossis, le jean, t’arrives plus à l’enfiler alors que la jupe, aucun problème.

J’ai déjà une petite réserve de jupes pour l’hiver, donc deux jupes d’écolière (= à carreaux), et celle-là (qui est en retouche chez la couturière, parce que la fermeture éclair n’arrête pas de s’ouvrir. Un jour je vous raconterai comment je me suis baladée culotte apparente toute une aprem en ville) :

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Voilà pourquoi je n’ai pas sélectionné 400 000 jupes. J’en ai trouvé une prix mini (c’est rare de trouver un truc potable au milieu du polyester qui règne dans ces pages), en plein de couleurs, et une autre plus habillée, en tweed, façon « working girl » :

jupe

Verdict de l’auditoire ?

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Catégorie : Fanfreluches  Tags: ,  8 commentaires
août
05

Je fais partie des personnes qui ne sont pas choquées par le salé au petit déjeuner, pour commencer. Ce matin, d’ailleurs, j’ai mangé le reste de la carbo d’hier soir. Normal. L’an dernier, je commençais à bosser à 6h, et à la pause de 9h30, j’emmenais une salade de thon. Je me suis faite vanner, vous n’avez pas idée. Bon, faut dire, les nanas avec qui je bossais n’étaient pas exactement des modèles de finesse d’esprit : « mon neveu a eu son brevet, je suis trop fière », et 5 minutes après « non mais le bac, de nos jours, on le donne à tout le monde » (est-il besoin de préciser qu’AUCUNE n’avait son bac, et que, bien souvent, elles avaient planté leur bep esthétique/coiffure ?).

J’ai donc essuyé les « haaaaaan, comment tu peux manger çaaaa ?! ». J’avais beau expliquer que bon, ça fait quand même 5h qu’on est debout, quand tu te lèves à 7h et que tu manges à midi, tu manges aussi salé, non ? Non, ça marchait pas. Et l’argument de « dans les autres pays, on mange salé au ptit dej » ? Non, marche pas non plus, étroitesse d’esprit oblige.

Ces nanas super sympa m’ont donc reléguée à une autre table, parce que je leur donnais la nausée si tôt le matin (CONNASSE ça fait 5h que t’es réveillée, c’est PLUS le matin).

Voilà, je peux manger n’importe quoi, à n’importe quelle heure.

Je suis aussi inchoquable concernant le vocabulaire : pipi, caca, prout, diarrhée, constipation, vomi, petits morceaux dans le vomi, glaires, rien ne me fait peur. Même au réveil, si quelqu’un me raconte son rhume surinfecté avec glaires verdâtres, c’est cool. Je comprends d’ailleurs pas pourquoi les gens disent « olala, tu dis ça AU RÉVEIL, t’as pas idée ». C’est quoi exactement le créneau horaire où on peut pas en parler ? 30 minutes, 2 heures après ? Faudra qu’on m’explique le concept du « pas au réveil ».

En mode j’ai 5 ans, je trouve ça cool les histoires un peu gores, ça me fait rire. Mais bon, j’ai compris que j’étais un peu la seule, alors j’évite de raconter mes histoires de transit à tout le monde.

Ajoutons que j’adore éclater des boutons (j’ai même fait un deal avec mon frère pour avoir le droit de lui éclater le point noir incusté sur son nez, quel bonheur quand le menhir de cire s’est dressé), que je ne suis pas choquée en voyant des images d’opérations – même de l’oeil – au magazine de la santé (excellente émission, au passage), et que j’ai surkiffé disséquer l’appareil digestif de la souris au collège, avec son intestin grêle rempli. Et que j’ai adoré toutes les dissections d’ailleurs, méprisant toutes les pouffs qui hurlaient « haaaaaaaaan, moi je peux pas faire ça, c’est trop dégoutaaant, la pauvre souriiis ! » Elle est déjà morte, la souris, connasse, alors découpe dedans, ce sera rigolo.

MAIS, car il y a un mais, j’ai été limite choquée devant cette vidéo. Alors soyons clairs, je n’ai pas eu mal au ventre, envie de vomir ni rien, mais je suis passée au-dessus du stade de fascination « haaaan, trop coool, c’est dégueulasse à mort » pour un peu grimacer. Ce qui me fait penser, en transposant mon échelle du gore aux humains normaux, que ça risque de bien bien bien choquer. Ne pas regarder si vous êtes une âme sensible (ou si vous venez de vous réveiller)(même si je comprends pas pourquoi). Ceci est l’éclatage du plus gros bouton du monde. Par contre, vive les règles d’hygiène…

Je tiens à préciser que même si je ne fais pas pipi du parfum et caca des bouquets de fleurs, je reste une Princesse, merci.

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août
04

Le Chêne un jour dit au Roseau :
« Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. « Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.

Jean de la Fontaine

Hier soir, malgré mon sale état, j’ai du remonter le moral de la binôme (ma bonté est sans limite)(que envers mes amis, autrement je suis une grosse connasse sans scrupule). J’en suis arrivée à la conclusion qu’elle était quelqu’un qui sait ce qu’elle veut, qui fait face, front, un certain temps, mais au bout d’un moment, il suffit d’un minuscule obstacle pour qu’elle cède complètement, version grandes eaux/catastrophe nationale. Je lui ai suggéré d’être un roseau, (je suis une bonne remonteuse de moral hein, je lui dis que ce qu’elle fait c’est de la merde et qu’elle doit changer, la princesse de la diplomatie), sur qui les vents glissent et qui se redresse toujours (mais sur qui les crocodiles font pipi).

Ce matin, 6h, tête dans le cul lulu, je pars au travail. Tiens, le verrouillage centralisé ne marche plus. Tiens, ma voiture ne démarre pas. Ah je sais ! La pile de la clé doit être vide. Sur les nouvelles voitures, pas de panique, si la clé n’a plus de pile, elle ne transmet pas les infos à l’anti-démarrage de la voiture, qui ne démarre pas. Je vais chercher l’autre clé. Quelle est la probabilité pour que les deux clés, d’un coup, n’aient plus de pile ?

Sois un roseau, Princesse Lily, sois un roseau. T’as dormi 5h, tu dois aller faire un boulot horrible, ta voiture est en panne, t’as plus de sous, mais, sois un roseau. Je vais choper la voiture du cher et tendre, parce que bon, faut bien aller laver des poignées de porte (oui, c’est la première chose qu’on nettoie en rentrant dans une pièce, parce que tout le monde touche la poignée, et dépose ses microbes).

Aparté : la voiture du cher et tendre est une espèce de 205 en kit. Le vent s’engouffre dedans, l’horloge ne marche plus, la lumière intérieure non plus, malgré le scotch (genre ça sert à quelque chose) dégueulasse qui a 10 ans, et il ne faut pas toucher au rétro sinon tu l’as dans la main.

Je vais donc démarrer sa voiture, en me souvenant vaguement qu’il m’avait dit « ma voiture a un problème, elle…. », sans me souvenir de la fin. Elle démarre, c’est déjà ça. Je passe la deuxième, je pomeau du levier de vitesse me reste dans la main. C’était donc ça, la suite de la phrase. Sois un roseau, sois un roseau.

Arrivée au boulot avec 10 minutes de retard le deuxième jour, trop la classe. La journée a été moins terrible. J’ai surpris des conversations très drôles entre des résidents, j’ai repris un peu de poil de la bête. J’ai l’impression qu’il ne faut pas s’apitoyer, ils n’ont pas besoin de notre pitié, ni de notre compassion, mais plutôt qu’on les voie comme des gens à part entière.

Je téléphone au garagiste en rentrant, lui expose la situation, selon lui, c’est ou la batterie à plat (mais je n’ai rien laissé allumé), ou l’alternateur. Supair, j’ai que ça à foutre, me faire dépanner sur 30 bornes, et payer un alternateur. En attendant, il me dit que je peux essayer de faire redémarrer ma voiture en la branchant à la voiture du cher et tendre.

Je suis une pro des câbles : la 205 ne bippe pas si tu laisses les phares allumés à l’arrêt, et ça, c’est la mort. Ca fait donc 3 ou 4 fois que je la dépanne, je gère le branchement.

Et là, au moment où j’ouvre mon capot : « tiens, j’ai les warnings allumés… depuis quand ? Certainement depuis hier soir… ». Eh ben voilà, elle a redémarré, je suis juste une grosse nulle.

La morale ? Je suis un roseau, et je me suis redressée :)

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août
03

Attention, ceci ne sera un billet très jojo jojo.

J’ai commencé aujourd’hui mon job d’été à l’hôpital psychiatrique. La psychiatrie ne m’intimide pas, c’est la troisième année que j’y vais. J’ai même trouvé ça très intéressant, de voir à quel point l’être humain peut devenir déviant mentalement, et les conséquences physiques que ça a.

Mais cette fois, c’est différent, je suis en long séjour. J’appréhendais, car souvent, les femmes de ménage se retrouvent à faire des toilettes de patients, pour cause d’effectif insuffisant. Ce n’était pas de la toilette en soi dont j’avais peur, c’était de mal la faire, de provoquer des infections, de faire mal. Finalement, elles ne sont pas au programme.

Ma mère, qui est infirmière, m’a souvent dit que le long séjour, c’était une horreur niveau travail. J’attribuais ça aux tâches répétitives, toilettes, repas, j’imaginais que ça ne devait pas être très intéressant.

Aujourd’hui, j’ai compris pourquoi elle m’a dit ça. Cet environnement est tout simplement terrifiant, car la mort est partout. Ce sont des patients en fin de vie. Ils n’ont plus aucune autonomie, portent des couches, pour la plupart ne peuvent manger sans aide, ne parlent plus, grognent à la place, restent assis stoïquement toute la journée.

Je me suis sentie mal à l’aise, car, au contraire d’un autre service, plus personne ne peut rien pour eux, c’est la fin de la course, on a perdu. Certains patients essayaient de me parler, mais, ne comprenant rien, je ne pouvais pas répondre. J’avais l’impression, en faisant ça, de nier leur humanité. Ils cherchent à nouer un contact, à communiquer,  pourtant je ne peux rien faire, je ne peux pas répondre.

Le point culminant de la journée a été atteint lorsque je nettoyais la chambre d’un patient alité. Il s’est avéré que c’était une patiente, je ne l’avais pas remarqué tellement son corps était abimé. Sur sa table de chevet était posée une photo d’elle il y a quelques années, et, même en sachant que c’était elle, elle était méconnaissable.

C’est un endroit extrêmement paradoxal, entre deux mondes. D’un côté, ce sont, comme nous tous, des êtres humains. D’un autre, ils ne le sont presque plus, tellement la fin est proche. D’un côté, c’est un hôpital, un établissement de soins, et pourtant, la fin de la bataille est proche, et tout le monde connaît l’issue. Et je ne sais pas. Je ne sais pas comment faire pour leur apporter quelque chose qui les fera se sentir encore un peu vivants, alors qu’ils sont déjà presque morts.

Mon arrière-grand-mère, même juste avant sa mort, à 93 ans, n’avait pas atteint cet état de décrépitude (je n’emploie pas ce mot de manière péjorative, je pense simplement que c’est le mot approprié, j’ai le sentiment de voir des personnes tomber en lambeaux). Je suis terrifiée dans cet endroit, je sens la mort roder, je sens ces patients qui n’ont plus rien d’autre à faire que d’attendre de mourir, qui ne font d’ailleurs que ça, qui ne vivent plus leur vie, et je ne peux qu’observer, et laver le sol.

Je suis rentrée chez moi en pleurant, et en ayant une estime infinie pour les personnes qui travaillent là-dedans. Je n’imagine pas à quel point il faut être fort pour mener ce combat perdu d’avance.

Pardon pour tous ces épanchements, mais je dois tenir un mois, j’ai besoin de sortir tout ça. Le moins que je puisse faire, c’est assurer aux résidents un environnement propre, à défaut d’un environnement agréable.

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Catégorie : Relou  7 commentaires